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Submergée

Ce poème est dédiée à Éowyn, si forte et si vulnérable tout à la fois. On retrouve ici le courage et la peur de faillir à son devoir ; une symbelmynë qui éclot sous l'ombre menaçante de ces temps que gagne le froid.

par Dalian (O.M.)

 

Submergée par les herbes dansantes,
Je me sens si seule et si fragile,
Mon peuple souffre et je ne peux que soupirer,
Des barreaux m'enserrent de plus en plus chaque jour.

Submergée par les sinistres et les morts,
Le fardeau me pèse de plus en plus,
Chaque jour mon père tire vers sa révérence,
Mes pleurs ne s'estompent pas.

Submergée par le doute et le désarroi,
Je contemple un champ de simbelmynë,
Devrais-je attendre qu'elles soient rougies ?
Hier, mon cousin Théodred s'est éteint.

On m'appelle Demoiselle Protectrice du Rohan,
Ma robe est plus ample aujourd'hui,
Mes cheveux d'ordinaire si chatoyants sont plus raides,
Des grains se creusent innombrables sur mon visage,
Devrais-je attendre d'être une vieille femme ridée ?
Le vil Serpent ne cesse de me tourmenter,
Je m'exaspère à chercher une lumière,
Je m'éteins Château d'Or qui m'a vu naître.
Un froid terrifiant vient étreindre mes membres déjà glacés.
Mon cœur ne bat encore que pour la mémoire de mes ancêtres.

Submergée par un désespoir sans nom,
J'observe trois points là-bas franchissant le gué,
Le maudit d'Isengard a t-il allongé sa main pour me saisir ?
Ses émissaires peuvent essayer, ils connaîtront la furie d'une vierge.

Submergée par l'attente insupportable,
A la vue des étrangers je m'éloigne.
L'un d'eux était un Homme qui n'arborait pas un visage séduisant,
Pourtant je lui ai reconnu une admiration sans conteste.

Submergée par la déchirure d'un amour vain,
J'ai effleuré sa main guérisseuse,
Ephémère était ce contact et pourtant si agréable,
Inexorablement mon destin est de me réfugier dans cette cage.

***Dalian***

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Eowyn © Maria Gubina and Elena Gubina