Lúthien la Dame Oiselle
Un être courbé éclot en l'humide clairière,
Il s'avance là hagard et terne,
Beren a vaincu labyrinthes et déserts,
Son père n'est plus, le doute le cerne.
Peiné mon cœur saigne en ces lieux,
Je voudrai tant lui avoir dit adieu.
Une svelte silhouette se dessine,
En la silencieuse forêt elle se glisse,
Chaque soir de sa démarche féline,
Elle danse et parmi les feuilles sa voix s'imisce.
J'aimerai croire en un Royaume sans frontières,
J'aimerai rencontrer un de ses Edain que l'on dit si fiers.
L'Homme la voit courir ci et là pleine de vie,
Il s'approche, elle s'éclipse d'un bond,
L'esprit tourmenté il l'écoute et s'enhardit,
Emerveillé il la traque jusqu'à abandon.
L'ombre a disparu, Ô Douce Dame Oiselle!
En mon cœur je t'appelerai Tinúviel.
Elle le devine et s'enfuit par peur,
Il souffre mais ses maux touchent Lúthien,
Elle lit en ses yeux perdus une lueur
Et sur ses lèvres achève sa parade aérienne.
Tinúviel ! Tinúviel ! Ô Dame Oiselle!
Es tu prete à vivre une vie de mortelle?
Chaque Jour d'hiver , chaque Nuit d'Eté,
Un Enfant d'Eru récitera ce lai
Se souviendra de leur glorieuse destinée.
Beren et Lúthien vers le firmament se sont envolés.
***Dalian***
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Illustration : Peinture de Rachael E. Johnstone.
© Rachael E. Johnstone.