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Les Langues de l'Œuvre de Tolkien

Généralités

par Ancalimë ( A.C.)
mise à jour : 16/06/2005

Plan de l'article

Introduction

Dès son plus jeune âge, Tolkien s'était pris de passion pour la linguistique. Il aimait les langues : les apprendre, les étudier, les entendre parler... A tel point que très jeune il apprit le latin, grec,…

Son amour des langues ne fit que s’accroître avec le temps, et il étudia en profondeur plus d’une douzaine langages, dont certaines anciennes comme l'anglo-saxon, le gallois ou le finnois.
Puis vint le jour où il eut envie d'inventer ses propres langues... Les premiers langages qu’il forma étaient : le naffarin et le nevbosh. Tolkien, prenant goût à ce travail, inventa par la suite beaucoup d'autres langues, bien que toutes incomplètes, mais qui avaient leur grammaire propre et leur vocabulaire. Il appelait cela "son vice secret". Et puis il lui vint à l'esprit que toutes ces langues inventées, qui n'existaient que dans son imaginaire, n’auraient que peu d’importance si elles n'étaient pas attachées à un univers où elles pourraient prendre du relief. Et ainsi naquirent les premières ébauches de l'Histoire de la Terre du Milieu.

La mythologie et les langues sont donc intimement liées dans l'œuvre de Tolkien, c'est pourquoi j'ai choisi de présenter, en résumé dans cet article, les différentes langues parlées en Terre du Milieu, en suivant la chronologie de l'histoire.

1 - Le valarin

Lorsque du thème d'Ilúvatar naquit Eä, "le mode qui est",  certains Ainur (les Valar et les Maiar) furent autorisés à y pénétrer afin de préparer la venue des Premiers-Nés. Les Valar communiquaient par télépathie et pourtant, il vint un moment où ils ressentirent le besoin de parler ouvertement. Ils inventèrent alors le valarin, la langue des Valar, et la plus ancienne de la Terre du Milieu.

D'après Rúmil, "les langues et les voix des Valar sont puissantes et sévères, et pourtant, dans le même temps, subtiles et promptes à s'émouvoir, créant des sons que nous trouvons difficiles à imiter ; et leurs mots sont pour la plupart longs et rapides, tels l'éclat des épées, le tourbillon des feuilles dans la tempête ou la chute de pierres dans les montagnes."

Le valarin était donc une langue étrange, apparemment non apparentée aux dialectes elfiques bien qu’elle les influença quelque peu. Les Valar la parlaient uniquement entre eux, à Valinor, et jamais les Elfes, ni les Hommes, ni aucun autre peuple ne l'apprit, excepté peut-être Fëanor.

2- Les langues des Elfes

Après la venue des Valar sur la Terre, les Elfes s'éveillèrent près du Lac de Cuiviénen. Emerveillés face à ce monde nouveau, et cherchant à communiquer et à partager la beauté des choses qui les entouraient, les Premiers-Nés inventèrent rapidement la parole. Oromë les surprit par hasard, et pris soudain d'amour pour eux, leur proposa de le suivre à Valinor. Trois Elfes furent envoyés comme ambassadeurs et comme ils revinrent émerveillés par la lumière de l'Ouest, une Grande Marche pour Valinor fut organisée. Certains refusèrent pourtant de quitter les Eaux de l’éveil, les Avari. Les autres, les Eldar, se séparèrent en trois tribus : les Vanyar, les Noldor, et les Teleri. Ces trois peuples firent évoluer leur langage primitif (quendien) en eldarin commun

A - Les Vanyar et les Noldor : le quenya

Les Vanyar et les Noldor partirent les premiers et, sous la direction d'Oromë, arrivèrent à Valinor où ils s'établirent pour des siècles. Le valarin leur étant fermé, les deux peuples d'Elfes firent évoluer l’eldarin commun en quenya (proche du finnois et du grec) qui fut plus tard considéré comme une langue très noble, celle des hauts Seigneurs, Elfes et Hommes.

B - Les Teleri : le telerin, le nandorin, et le sindarin

Les Teleri, eux, mirent plus de temps à se mettre en route pour Valinor : ils s'attardèrent à chaque endroit, chaque rivière, chaque forêt, souhaitant y rester toute leur vie. Ainsi de nombreuses séparations se firent parmi les Teleri, la première eut lieu à l'est des Monts Brumeux que tout un groupe d'Elfes des Teleri, dirigé par Lenwë, refusèrent de passer. Ils devinrent les Nandor ou Elfes Sylvestres et leur parler telerin changea au fur et à mesure que le temps passait en nandorin. Une partie de ces mêmes Elfes partit plus tard vers l'ouest, sous la direction de Denethor, fils de Lenwë, et s'établit en Ossiriand. Ils parlaient eux aussi un dialecte du nandorin. Une deuxième séparation eut lieu dans le groupe principal des Teleri, lorsque ceux-ci, après avoir traversé les Montagnes Bleues, arrivèrent en Beleriand, avant-dernière étape les séparant de Valinor. Certains partirent, s'établissant sur l'île de Tol Eressëa où ils développèrent un langage proche du quenya. Mais d'autres restèrent et devinrent alors les Sindar. Ils parlaient le sindarin qui, avec le temps, devint la langue commune de tous les Elfes de Terre du Milieu.

3 - Les langues des Hommes

Les Hommes développèrent au début des temps leurs propres langages comme les Elfes mais ils furent influencés par ceux des Nains et des Avari.

Les Edain utilisèrent entre eux l’adûnaïque en Númenor, un langage ayant reçu l’influence du sindarin et du quenya. Puis au Troisième Âge l'occidentalien (ou langue commune), dérivé de l’adûnaïque et des langues des Hommes moindres, se répandit dans tout l’ouest de la Terre du Milieu.

Les Gondoriens parlaient donc l'occidentalien. Les Hommes du Val d’Anduin et de Dale avaient connaissance de l'occidentalien, mais parlaient entre eux leur langue originelle, comme les Rohirrim, de même origine, qui communiquaient toujours avec le rohanais.  Quant aux Hobbits, après avoir utilisé une langue proche de celle des Rohirrim et des Hommes Sauvages du Pays de Dûn, ils adoptèrent une forme rustique du langage commun.

4 - Les autres créatures : khuzdûl, entique, orquin, langue noire

Les Nains, comme les Elfes et les Hommes, avaient leur langue propre, mais à l'inverse de ceux-ci, elle n'avait subi aucune influence extérieure pour la bonne raison que les Nains ne parlaient le khuzdûl qu'entre eux.

Les Ents, quant à eux, parlaient une très ancienne langue, lente et laborieuse, l'entique, mais parlaient aussi une forme de quenya.

Les créatures de Morgoth (Orques, Balrogs ou tout autre serviteur) parlaient des langages dits orquins. La langue de Sauron inventée au Deuxième Âge, appelée la langue noire, devait permettre d’unifier linguistiquement tous ses sbires.

Avec quelques ajouts de Tollthelyn et d'Eleglin. Correction du texte préexistant par Aravanessë.

Pour en savoir plus sur l'Histoire des langues elfiques et humaines

  • Un article présentant de façon plus précise l'évolution des langues elfiques et leur intérêt est disponible sur notre site.
  • Il existe un autre article fort intéressant présentant succinctement l'évolution des langues elfiques ou humaines, je vous invite donc à découvrir cet essai d'Aravanessë (cf La Montagne du Destin)

Boromir © John Howe