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Les personnages majeurs

Prosper Poiredebeurré (en anglais : Barliman Butterbur)

Race : Humain
Résidence : Bree
En occidentalien : Zilbirâpha (traduit en anglais par Butterbur)
Article illustré par une peinture de John Howe

Poiredebeurré © Howe
par Eleglin (Y.H.)
mise à jour : 04.08.2008
Citation :

“You don't know much even about them, if you think old Barliman is stupid,” said Gandalf. “He is wise enough on his own ground. He thinks less than he talks, and slower; yet he can see through a brick wall in time (as they say in Bree) (...)”


“Vous ne connaissez même pas grand chose de ceux-là, si vous pensez que le vieux Prosper est bête,” dit Gandalf. “Il est assez sagace dans son domaine propre. Il pense moins qu'il ne parle, et plus lentement ; il peut toutefois voir au travers d'un mur de brique (comme on dit à Bree).(...)”

J.R.R.Tolkien, The Lord of the Rings / Le Seigneur des Anneaux, Book / Livre 2, Chap. 9.

Homme de Bree, Prosper Poiredebeurré était l'aubergiste du Poney Fringant à l'époque de la Guerre de l'Anneau. Cette auberge se trouvait à la croisée du Chemin Vert et de la Route de l'Est, au pied de la Colline de Bree.
Le vieux Prosper était un homme gros et court, au crâne chauve et au visage rouge. C'était un homme bon et généreux, digne de confiance. Si Gandalf semblait penser que l'aubergiste était assez sagace, la mémoire de ce dernier était parfois défaillante et il ne faisait guère confiance aux Rôdeurs, comme la plupart des gens de la région.

Note

La note suivante concernant Barliman Butterbur est comprise dans le Guide to the names rédigé par J.R.R. Tolkien afin de faciliter le travail des traducteurs. Vous pouvez la consulter dans A Tolkien Compass (Jared Lobdell) et A Reader's Companion (Wayne. G. Hammond et Christina Scull) :

Butterbur. So far as I know, not found as a name in England, though Butter is so used, as well as combinations (in origin place-names) such as Butterfield. These have in the tale been modified, to fit the generally botanical names of Bree, to the plant-name 'butterbur' (Petasites vulgaris). If the popular name for this contains an equivalent of 'butter', so much the better. Otherwise use another plant-name containing 'butter' (as German Butterblume, Butterbaum, Dutch boterbloeme) or referring to a fat thick plant. The butterbur is a fleshy plant with a heavy flower-head on a thick stalk, and very large leaves.

Butterbur's first name Barliman is simply an altered spelling of 'barley' and 'man' (suitable to an innkeeper and ale-brewer), and should be translated.

[ Butterbur. Pour autant que je sache, cela n'est pas un nom en Angleterre, bien que Butter ("beurre") est utilisé, ainsi que ses composés (à l'origine des noms de lieux) comme Butterfield. Ceux-ci ont été modifiés dans ce conte, afin de convenir avec les noms botaniques courants à Bree, parmi lesquels le nom de plante 'butterbur' (Petasites vulgaris, soit "Pétasite" ou plus communément "Chapeau-du-diable"). Si le nom populaire servant à la traduction pouvait contenir un équivalent à 'butter', cela serait bien. Sinon, utilisez le nom d'une autre plante comprenant l'élément 'butter' (comme l'allemand Butterblume, ou Butterbaum, et l'hollandais boterbloeme) ou se référant à une plante grasse. La pétasite est une plante charnue avec une volumineuse hampe florale sur une tige épaisse, et d'immenses feuilles.

Le prénom de Butterbur, Barliman, est simplement une déformation du nom composé de 'barley' et 'man' (convenant à un aubergiste et tavernier) et devrait être traduit. ]

J.R.R. Tolkien, Guide to the Names


Ainsi, on voit que le nom original de Poiredebeurré était Butterbur soit donc le nom de la Pétasite officinale appelée également  Phybride vulgaire, "Chapeau-du-diable", "Chapelière", "Herbe à la peste". La traduction littérale de "butterbur" donnerait "bardane-beurre" ce qui n'est pas vraiment élégant. Tolkien souhaitait que l'élément "beurre", probablement au sens de "gras" soit conservé. Monsieur Ledoux a opté pour le nom composé "Poiredebeurré", qui est probablement un jeu de mot entre "poire" et "beurré", la beurré étant une variété de poire fondante obtenue par Millet en 1849. Si cette traduction n'est pas forcément parfaite, elle pourrait avoir des explications plausibles intéressantes.
Dans le langage courant, la poire a une connotation plutôt péjorative ; « prendre quelqu'un pour une poire », c'est carrément le considérer comme un imbécile que l'on pourrait facilement berner.
L'image de la poire peut également rappeler ce dessin en quatre croquis réalisé, en 1831, par Philipon (1800-1862), caricaturiste célèbre, au cours d'un de ses procès. Il commence par un portrait fidèle du roi Louis-Philippe (1830-1848), qui insensiblement se métamorphose en poire. Ce dessin fut publié dans La Caricature du 24 novembre 1831. Véritable emblème de la corpulence et de la mollesse du roi, ce prototype de la poire rencontra rapidement un prodigieux succès. Celui que l'on appelait "le roi citoyen", Louis-Philippe ne cessa d'ailleurs d'être la cible des caricaturistes jusqu'au rétablissement de la censure en septembre 1835.
Ces deux remarques pourraient finalement assez bien convenir à ce cher aubergiste.