Les Archives de Gondor » Adaptations & Inspirations » Les Films de Peter Jackson » King Kong
Les Œuvres de Peter Jackson

King Kong

Film américain, néo-zélandais (2005). Aventure, Fantastique
Durée : 3h08
Date de sortie : 14 Décembre 2005
Avec Naomi Watts, Jack Black, Adrien Brody, Thomas Kretschmann, Colin Hanks, Andy Serkis, Evan Parke, Jamie Bell, Lobo Chan, John Summer.
Réalisé par  Peter Jackson

 © Universal
Plan

Résumé

En 1933, la Grande Dépression frappe de plein fouet les Etats-Unis. La jeune actrice Ann Darrow se retrouve sans emploi ni ressources. Elle rencontre bientôt l'audacieux réalisateur Carl Denham. Ils embarquent à bord du Venture, avec un scénariste, Jack Driscoll, et une équipe réduite. Si Carl les engage dans le but d'achever son incroyable film d'aventures à Singapour, le cinéaste a un tout autre projet non avoué : être le premier à filmer la mystérieuse Île du Crâne et à en ramener des images époustouflantes et inédites...

Critiques

par Eleglin (Y.H.)
mise à jour : 04.08.2008

Après sa saga tolkiénienne, Peter Jackson réalise un vieux rêve d'enfant qu'il avait déjà essayé de concrétiser en 1996, projet qui lui avait été retiré par les pontes d'Universal face au danger que représentaient les colosses Godzilla et Mon ami Joe. Fort des 4 milliards qu'aura engrangé sa trilogie, on peut presque dire que c'est avec carte blanche que Peter Jackson a tourné son film loin d'Hollywood et son business-star-système, dans son pays natal où il doit être vénéré comme un Hercule cinémathographique local. Il est clair qu'avec King Kong, ce producteur-réalisateur indépendant est en passe de devenir le cinéaste barbu le plus reconnu, le plus audacieux et le plus talentueux de sa génération.

Est-il si loin le temps où Peter Jackson filmait sa maquette de l'Empire States Building devant un drap, jouant avec des dinosaures et une figurine de Kong ? Cette impression de mystère, d'évasion et d'aventures qu'il avait eu en découvrant la version de 1933 ( réalisée Merian C. Cooper et Ernest Schoedsack, petite minute Histoire du Cinéma et hommage à deux génies du temps jadis qui ont su nous émerveiller avec si peu de moyens ), Cette impression, Peter Jackson souhaitait depuis bien longtemps nous la transmettre. Oubliez l'adaptation de 1976, c'est ici un hommage vibrant à Cooper, Schoedsack et Fay Wray, décédée à un mois des premières prises de vue de cette nouvelle version.

On retrouve les mêmes protagonistes : l'actrice Ann Darrow (Naomi Watts), le cinéaste Carl Denham (Jack Black), Jack Driscoll (Adrien Brody) devenu pour les besoins scénariste, l'Île du Crâne, les horribles dinosaures, le gorille géant (évidemment, le contraire aurait été étonnant...), le New York des années 30 merveilleusement et fidèlement reconstitué. On a donc une certaine fidélité au film original, mais aussi quelques touches personnelles à travers l'immersion dans les personnages, l'humour présent, et l'admirable conjugaison du jeu des acteurs et des effets spéciaux novateurs et le choix d'une bande originale émouvante et prenante, tous les éléments qui font encore une fois l'originalité, le charme et le succès des films de Peter Jackson. il faut souligner le fait que le cinéaste a conservé une bonne partie de sa dream team du Seigneur des Anneaux : le designer Alan Lee, le directeur des effets spéciaux Richard Taylor, le directeur artistique Dan Hannah et bien d'autres. À noter qu'Howard Shore n'a qu'une apparition en tant que caméo (il dirige l'orchestre lorque Kong est présenté au gotha de New York), car c'est James Newton Howard qui signe la musique du film.

Si l'histoire archi-connue suit la même trame que l'originale et ne subit quelques modifications mineures, le rythme et les scènes spectaculaires nous en mettent plein les yeux. Que dire de l'arrivée chaotique sur l'île, la rencontre musclée avec les indigènes, la scène du sacrifice où Ann est offerte à un Kong impressionnant, les scènes d'action où l'équipage doit affronter un bestiaire digne de Jurassik Park et le formidable combat de Kong tenant en main Ann et luttant contre trois tyrannosaures ? De formidables moments de bravoure dans l'histoire, et de formidables prouesses visuelles pour l'Histoire du Septième Art.

Outre ces moments d'action, il faut aussi rendre hommage au jeu des acteurs, à la fois juste et chaleureux et également à cet acteur à qui il ne faut pas oublier de rendre encore une fois hommage : Andy Serkis qui, après Gollum, réussit une nouvelle performance avec Kong. Cette bête sait nous toucher et nous émouvoir à de nombreux moments du film.

C'est enfin et surtout la relation entre un gorille giganstesque et une jeune actrice. Ann Darrow est bien sûr d'abord terrifiée face à cette bête, mais bientôt une sorte de complicité se créée entre ces deux êtres. Qui n'a pas eu la larme à l'œil devant ce moment de complicité fugitif mais si beau, sur le lac gelé ? Cette complicité, on la retrouve lors de moments de suspens, notamment lors du combat avec les tyrannosaures, lors de la capture de Kong, et pendant tout l'épisode final à New York, jusqu'au sommet de l'Empire States Building. Ann Darrow essaie de protéger Kong à plusieurs reprises, tout comme Kong la protège.
Mais on ne peut pas non plus oublier la poésie de certains moments, lorsqu'Ann jongle devant Kong, ou lorsqu'ils sont tous deux émerveillés face au crépuscule et l'aube naissant.
Et c'est à la fin de cette merveilleuse histoire, si belle et si triste que tombe la mythique conclusion : « Voilà que le regard de la bête se posa sur la belle. Et la belle arrêta son geste. Depuis ce jour, la bête fut comme morte. »

© Universal, extrait de King Kong
© Universal

Quelques liens

Pour discuter autour de ce film...

N'hésitez pas à consulter les commentaires de nos membres concernant ce film et à y laisser vos propres impressions.

A propos de la version de 1933 (Cooper & Schoedsack)

Difficile de s'imaginer aujourd'hui l'originalité de l'œuvre de Cooper et Schoedsack en 1933, c'est une époque que nous n'avons malheureusement pas connu. Si certains parmi le jeune public n'apprécient pas toujours ce film, d'autres sont toujours captivés par la magie de ce monument du Septième Art.

Il faut pourtant avouer que les effets spéciaux mis en œuvre à l'époque étaient assez extraordinaires et que le public avait plutôt été assez impressionné par le résultat. Une partie du public a d'aillleurs fui la salle lors de l'avant première face à la scène des araignées dans le ravin, scène qui a ensutie été retiré de la version finale.

Affiche de la version de 1933