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Résumé de l'Œuvre
Aux temps oubliés qu'évoque le récit, la Terre est peuplée d'innombrables créatures étranges. Les Hobbits, apparentés à l'Homme, mais proches également des Elfes et des Nains, vivent en paix au Nord-Ouest de l'Ancien Monde, dans la Comté.
Paix précaire et menacée, cependant, depuis que Bilbo a dérobé à la créature nommée Gollum l'Anneau unique forgé par Sauron, le Seigneur des Ténèbres. Car cet anneau est doté d'un pouvoir immense et maléfique et confère à son porteur une autorité sans limite sur les possesseurs des autres anneaux de puissance. Bref, il fait de lui le Maître du Monde.
Sauron s'est juré de recouvrer son Anneau par tous les moyens. Ses Cavaliers Noirs rôdent aux frontières de la Comté, semant la mort et la peur sur leur passage...
Introduction
Avec Le Seigneur des Anneaux, John Ronald Reuel Tolkien a fasciné des générations de lecteurs depuis plus d'un demi-siècle. Ce chef d'œuvre, l'une des créations les plus riches et les plus novatrices de notre temps, a été porté à l'écran par Peter Jackson.
Pour l'instant, nous nous contenterons d'aller à l'essentiel et nous vous présenterons la création de l'œuvre ainsi que quelques clés de lecture.
La Genèse d'un Mythe
En 1939, Tolkien écrit un essai sur les contes de fées. Et en 1949, Farmer Giles of Ham séduit également adultes et enfants. Mais la décennie des années 1940-1950 est essentiellement consacré à l'écriture de son chef-d'œuvre: le Seigneur des Anneaux.
Tolkien s'est lancé à l'aveuglette dans l'écriture de ce monument. Pour ceux qui ont parcouru ses premiers jets, il apparaît clairement qu'il n'avait établi ni plan ni synopsis; il a construit son récit au fur et à mesure qu'il écrivait. Pour que le lecteur s'immerge totalement dans son histoire, il faut que l'auteur lui donne accès à tous les éléments de ce "monde secondaire": il doit connaître la géographie, la chronologie... or Tolkien avait déjà établi une cartographie précise de la Terre du Milieu, des années auparavant. De plus il maîtrisait parfaitement les langues elfiques qu'il avait créées et l'histoire de la Terre du Milieu n'avait plus aucun secret pour lui. C'était donc un univers bien concret pour Tolkien.
Tout le monde considère le Seigneur des Anneaux comme le Chef d'Œuvre de Tolkien mais lui même n'y voyait qu'une petite partie de sa mythologie. Il ne publia pas de son vivant le Silmarillion, véritable base structurale de son œuvre, ne voulant pas épuiser le mécanisme de profondeur. Ce n'est qu'à sa mort que l'on découvrira de grandes boîtes de classement où était rangée une quantité invraisemblable de notes révélant des détails inédits et insoupçonnés.
De la quête de l'Anneau, Tolkien tire finalement trois ouvrages légendaires: la Communauté de l'Anneau (1954), les Deux Tours (1954), le Retour du Roi (1955). Tolkien concevait son roman comme un tout unique et non comme une trilogie. Il n' a été découpé en trois tomes que pour des raisons économiques : le prix du papier étant prohibitif en cette période d'après-guerre.
Ouverture
L'édition de poche américaine fait de Tolkien un auteur culte sur les campus au début des années 60 et son succès ne s'est jamais démenti depuis. Son succès réside principalement dans les thèmes fondamentaux qui sont développés par son auteur: l'amitié, la survie, la lutte contre le mal et le sacrifice de soi.
Si le Seigneur des Anneaux a passionné tant de lecteurs de par le monde, c'est parce que ce livre foisonne de tant de détails que l'histoire contée permet une immersion totale des lecteurs. Aucun auteur n'a passé autant de temps pour écrire son roman - voire toute sa vie. En plus de l'épopée racontée, on peut déceler quelques indices d'une œuvre plus grande encore. Seuls quelques détails transparaissent clairement dans le récit grâce aux paroles de Galadriel et d'Elrond; car la mémoire des Elfes portent jusqu'aux Jours Anciens, et il se souviennent des "armées de Bélériand", de "Gondolin ", de "Númenor, de sa gloire et de sa chute". Toutes ces anecdotes à un passé lointain et oublié dressent une véritable toile de fond derrière la Guerre de l'Anneau et donne beaucoup plus de profondeur au récit, laissant planer un mystère autour de l'évocation de ces grands évènements passés. Cela tente le lecteur qui veut en savoir plus, même si l'auteur tient à préserver le suspens et n'est pas toujours enclin à nous en dire plus.
Le génie de Tolkien est de n'avoir pas écrit un roman allégorique. En effet, l'applicabilité au vécu permet des nouvelles interprétations pour chaque lecteur. Le Seigneur des Anneaux est une histoire intemporelle. C'est pour cela qu'elle continue encore de séduire le grand public. On peut toujours entrer dans l'histoire, quelque soit l'époque. Il n'y a aucune critique politique ou sociale visant une société ou une époque précise. Les thèmes développés sont universels.
La Terre du Milieu est une vision pluraliste; elle présente de nombreuses races, de nombreuses cultures, des centaines de personnages qui se battent soit pour le bien soit pour le mal. Frodo n'est pas seul, il a des amis qui luttent à ses côtés et viennent le soutenir dans sa quête. Sans eux, il échouerait. On ne peut vaincre seul, on a toujours besoin des autres. Il n'y a pas d'héroïsme solitaire !
Il y a un thème récurrent dans toute l'œuvre de Tolkien: l'Espoir. Pour l'illustrer, on peut prendre l'exemple du déclin des Elfes. Elrond et Galadriel parle de la Longue Défaite des Elfes pour évoquer la lassitude des Premiers-Nés qui quittent les rivages. Pourtant à la fin du Troisième Âge, il y a encore des communautés d'elfes en Terre du Milieu; et ils continuent à se battre aux côtés des Hommes pour protéger un monde que gagne le froid. Le courage face à l'adversité est une notion païenne. "L'espoir sans garanties" est une phrase de Tolkien. Le désespoir appartient à ceux qui connaissent l'avenir; c'est impossible. Il y a toujours de l'espoir, même quand tout semble perdu; Boromir qui, agonisant, continue à se battre contre des dizaines d'orques en est un exemple poignant.
Comment expliquer l'engouement suscité par la trilogie? C'est simple, les gens veulent s'évader. Le quotidien peut souvent paraître terne et déprimant. La fantasy est un genre qui permet de voyager sans avoir à se déplacer. Alors que la réalité est parfois âpre et dépourvue de magie, la fantasy est une sorte de refuge, mais elle permet aussi de redécouvrir des sentiments comme la fraternité, l'espoir et le sacrifice de soi. Si le Seigneur des Anneaux rencontre un tel succès, c'est précisément parce que ces thèmes le traversent de part en part.
© John Howe